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A szerzők bemutatkozása

Mirtse Zsuzsa író, újságíró, egy ökológiai gyermekmagazin főszerkesztője (melyet 2006-ban a Prima Primissima Díj Prima fokozatát is elnyerte), különféle kulturális és természetismereti lapokban publikál esszéket, cikkeket. Több száz írás jegyzi a nevét. MÚOSZ újságírói díj – 2000, Magyar Köztársaság Ezüstkeresztje – 2005

Jankovics Marcell Kossuth-díjas filmrendező, művelődéstörténész, illusztrátor. 1997-től a Pannónia Filmstúdió igazgatója, 1998-tól 2002-ig a Nemzeti Kulturális Alapprogram elnöke.

Balázs Béla díj – 1974, Kossuth díj – 1978, Ifjúsági díj – 1982, Érdemes művész – 1984, Életfa díj – 1988, Magyar Köztársaság Középkeresztje – 1998, II. kerület díszpolgára – 2000, DUNA TV Pátria díja – 2002, Magyar Művészetért – 2004

 

A Lovagkór a szerzők második közös munkája. Első közös könyvük, az Égforgató csodagyűrű című mesekönyv 2004-ben jelent meg a Méry Ratio gondozásában, valamint művészkönyv formában is napvilágot látott Vincze László szentendrei papírmerítő mester jóvoltából. A mesekönyvet a Párizsi Magyar Intézet is bemutatta.

 

 

 
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A mesekönyv két meséje – francia nyelvre lefordítva
A mesekönyv két meséje – francia nyelvre lefordítva : Sosemvolt birodalom

Sosemvolt birodalom

Mirtse Zsuzsa  2007.05.01. 07:26

A Sosemvolt birodalom című mesét Járfás Ágnes fordította le francia nyelvre.

Le royaume de nulle part

 

                 

Au moment où je commence à raconter une histoire, les rivières montent en moi et les ruisseaux débordent. Quand je commence à raconter une histoire, brusquement tout devient lumineux, et ma paume peut accueillir le Soleil. Je me mets donc à raconter une histoire, parce qu’il n’y a aucune échappatoire : tu es assis dans ton lit avec ton nez de lutin pointu et tu l’exiges. Que puis-je faire ? Je dois t’obéir, parce que tu veux intensément cette histoire. Alors voyons, comment c’était déjà ? Je commençai à conter, et les rivières montaient, et les océans mugissaient…

 

            Nous voguions justement sur l’océan d’au-delà du Pays des Lutins. La tempête battait son plein, je n’en avais jamais vu une aussi grande. Le mât s’était brisé ; nous nous sommes réfugiés dans le ventre du bateau en nous blottissant les uns contre les autres. Nous avions très froid. Cela faisait alors plusieurs jours que nous n’avions rien mangé. Nos vêtements tombaient en loques, nous étions fatigués et affamés. Nous étions tous là : les vieux lutins habitant la forêt, les lutins habitant les champs, les lutins habitant les combles, et même les lutins des eaux. Eux non plus d’ailleurs n’avaient jamais vu une aussi forte tempête. Les lutins de toute espèce s’étaient blottis les uns contre les autres : petits et encore plus petits paniquaient, tremblaient. Leurs minuscules dents de lutin claquaient, leurs oreilles frissonnaient. Nous avions dû fuir, parce que là-bas, au Pays des Hommes, on nous avait dit : « Les lutins n’existent pas. Ils n’existent que dans les contes. »

            Nous nous sommes donc réfugiés dans ce conte pour être chez nous quelque part. Nous cherchions un nouveau monde où personne ne demande jamais à aucun lutin : « Qu’est-ce que tu fais ici ? »

            La tempête se calma lentement, mais nous attendions sa fin complète. Quand le soleil brillerait à nouveau, nous pourrions jeter les amarres. Nous voulions être attendus, accueillis.

            Lorsque le navire accosta, de minuscules êtres accoururent à notre rencontre. Coiffés de chapeaux pointus, ils avaient des petites bouches de framboise et des yeux comme des baies, brillants. Leur visage était à peine plus grand, de la taille d’une noix verte. Ils étaient vêtus de longues capes, certains portaient des manteaux royaux flottant au vent et descendant jusqu’à la cheville, alors que d’autres se contentaient de simples habits marron et verts, ajustés au corps. Autant de caractères que de lutins.

            « Je suis ravi de vous voir ! Nous vous attendions avec impatience » dit Chef-des-Lutins portant une longue cape et un chapeau pointu et qui, doctoral, rajusta ses lunettes. De ses longs doigts effilés, il caressa sa barbe taillée en pointe. Chaque fois qu’il riait, mille rides parcouraient son visage autour de ses yeux, tels les rayons autour du soleil.

            « Nous ne voulons plus nous cacher. Et nous avons faim aussi ! » dit Lutin-des-Eaux. « J’étais complètement transi dans le lit des rivières froides où j’ai dû me tapir pour fuir les hommes. »

            « Mais pourquoi, diable, dois-tu te cacher ? Tu ne nuis à personne ! » rétorqua Chef-des-Lutins en fixant sur lui les baies de ses yeux brillants. D’ailleurs il était convaincu qu’aucun être vivant sur Terre n’atteignait l’importance des lutins.

            « Personne ne croit en notre existence. Les gens me disent que pour eux, je n’existe pas. Que je n’existe que dans leur imagination. Que je ne vis que le soir quand on ouvre le livre d’histoires… Tu y comprends quelque chose ? Est-ce que j’ai l’air, moi, avec mon nez rougi et mes éternuements de quelqu’un qui n’existe pas ?

            Chef-des-Lutins enleva sa lourde cape tissée des feuilles de lierre et la posa sur les épaules de Lutin-des-Eaux.

            « Je me sens déjà beaucoup mieux » dit-il en hochant sa tête, plein de reconnaissance, mais sans départir de sa mauvaise humeur. En effet, Lutin-des-Eaux était né d’une authentique Mère-Lutin, neuvième enfant d’une fratrie, il y a exactement 969 ans, et, à part ce petit refroidissement, il n’avait jamais eu aucun problème de santé.

            « Ma vie n’était pas plus enviable », gémit Lutin-des-Combles. « Se cacher continuellement sous des combles balayés par les courants d’air… Je n’osais sortir que la nuit pour remplir mon ventre, mais les gens s’apercevaient toujours que le moindre bout de jambon fumé ou du moindre grain destiné aux oiseaux manquait. »

            Moi, je ne disais rien. Tant de lutins se lamentaient autour de moi que je jugeai préférable d’observer en silence. Je détachai mes ailes et les cachai sous un buisson : je me disais qu’elles s’accrocheraient aux branches des sentiers étroits et entraveraient ma progression.

            « Le roi vous attend, suivez-moi ! » nous dit Chef-des-Lutins, et le détachement des lutins partit avec nous en direction du palais.

            Ils nous conduisaient dans des ruelles tortueuses où toutes les maisons étaient peintes de couleurs vives. Visiblement, ses habitants aimaient les couleurs : jaune soleil, bleu baie, vert herbe, rouge fraise. Le ciel était bariolé de violet, les maisons étaient badigeonnées de toutes les couleurs des sorbets, quant aux arbres…On aurait dit qu’ils sortaient tout droit d’un livre de contes !

            Le chemin conduisait au palais royal, lequel palais ressemblait à s’y méprendre à n’importe quelle maison de leur ville en forme de pomme, sauf qu’un minuscule drapeau flottait sur son toit. Il était rond comme une bulle de savon, ses mures étaient luisants comme la peau d’une citrouille. Eh oui, c’était un palais coquet ! Apparemment, les autres ne s’apercevaient pas de notre étonnement. D’un pas minuscule, ils cheminaient inlassablement vers le palais.

            Les lutins qui nous guidaient étaient déterminés et ils ne nous adressaient pas la parole spontanément. Nous essayions de les suivre, mais les plus gras d’entre nous restaient à la traîne. Ceux d’entre nous qui marchaient en tête de cortège, immédiatement après Chef-des-Lutins, soupçonneux et incertains, ne pouvaient pas s’empêcher de le questionner sans cesse. Où avions-nous accosté et où nous conduisait-on ?

            « Et vous… vous existez ? » lui demanda, méfiant, Lutin-des-Forêts en frappant sur l’épaule de Chef-des-Lutins au chapeau pointu. « J’entends par là : vous existez pour de vrai ? »

            « Bien sûr que non… Je veux dire bien sûr que si ! Vous nous avez inventés, parce que vous aviez besoin d’un pays où vous pouviez être chez vous. Vous nous avez rêvés, nous existons donc pour de bon ! »

            « Mais moi, je ne veux pas ne pas exister ! Qu’est-ce que ça veut dire que vous existez seulement parce que nous vous avons inventés ? Tu ne veux tout de même pas dire que toutes les maisons en pomme, tous les arbres en barbe à papa et les bancs de pain d’épice n’existent que dans nos têtes ! »

            Chef-des-Lutins plissa les yeux. Non pas méfiant, plutôt en observant attentivement les autres.

            « Si, bien sûr. Mais pourquoi s’inquiéter ? » dit-il en haussant les épaules calmement.

            Le visage de Lutin-des-Combles s’allongea un peu. Il regarda tristement devant lui sans répondre. Nous continuâmes notre chemin sans dire mot parmi les arbres d’un vert invraisemblable. Pourtant tout était tel que nous le voulions.

            À l’entrée de la maison du roi en forme de pomme, deux hallebardiers royaux montaient la garde en serrant leur arme de leurs petits bras. Obéissant à un geste de Chef-des-Lutins, ils ouvrirent large et grand la porte en peau de fruit, et nous entrâmes.

            C’était une curieuse sensation. J’avais cru que je n’entrerais pas par la porte. Que je n’arriverais pas à entrer même en me recroquevillant. Et pourtant nous sommes tous entrés aisément. Je ne comprends pas moi-même comment cela a pu se passer, mais je vous donne ma parole : cela s’est passé comme je vous le raconte ! La maison en pomme nous a engloutis, et nous continuâmes notre chemin à l’intérieur.

            Nous parcourûmes de longs couloirs. Je n’aurais jamais imaginé qu’un palais, aussi petit et rond, pût abriter un tel labyrinthe. Dans les murs des couloirs, on avait creusé des niches avec des statuettes de lutins aux yeux rieurs. Autour d’elles, on voyait des parchemins et des portraits représentant les membres de la famille royale. Sous nos pieds, il y avait des tapis multicolores tissés d’algues et de fils d’araignée, teints de mûre et de cerise sauvage. (Ça, ce n’est pas moi qui l’ai inventé, c’est Chef-des-Lutins qui me l’a dit !)

             Nous  entrâmes dans la salle du trône. Le roi était assis sur un minuscule tabouret, son vieux visage était joyeux, ses vêtements étaient bigarrés. Il n’avait rien d’un  roi. Son allure n’était pas majestueuse et n’imposait pas le respect. Elle était plutôt drôle, celle d’un lutin vieux parmi les vieux. Je l’avais imaginé autrement.

            Je l’avais imaginé autrement, ce qui l’a immédiatement changé en un Roi des Lutins majestueux, imposant le respect, vêtu d’une longue cape rouge, assis sur un trône. C’était mieux. Il devait être ainsi.

            À notre arrivée, le Roi des Lutins termina son déjeuner royal qu’il prenait à une longue table, rinça sa gorge avec le breuvage servi dans une coupe de la vaisselle familiale (le raisin avait été vendangé par les lutins de la montagne et transporté directement dans les caves royales) et, intrigué, il se rejeta dans son fauteuil royal. Aussitôt, une Fillette-Lutin surgit à ses côtés avec une bassine d’or et une serviette en soie. Elle essuya diligemment les taches royales de soupe et de vin aussi bien sur sa cape royale que sur sa bedaine royale, car le Roi des Lutins s’en mettait partout à chaque repas.

            « Quelle joie de vous rencontrer dans ma vie de lutin ! »

            Il avait une voix haut perchée et gazouillait comme les oiseaux des arbres. Cette voix ne lui seyait nullement ! J’ai voulu qu’il eût la voix rassurante d’un roi sage.

            « Asseyez-vous donc ! » nous dit-il de sa voix douce et grave. Je n’aurais pu imaginer une voix plus aimable, plus rassurante. « Chef-des-Lutins, je t’en prie, fais-moi un rapport de votre voyage. Avez-vous goûté les coings des bords de chemins royaux ? »

            « Oh, bien sûr ! Tous ces lutins voulaient également grappiller quelques framboises. Nous en avons fait apparaître par magie. Ils voulaient des arbres colorés et des bancs de pain d’épice. Hop ! c’était fait. Mais… à mon grand regret, je dois vous annoncer qu’il y avait un problème. Et même un grand problème… » dit Chef-des-Lutins en éclaircissant la voix. « Ils ont deviné. »  

            « Quoi ? » demanda le roi en plissant les yeux, et j’aurais juré qu’il était à nouveau assis sur le petit tabouret.

            « Eh bien, ils ont deviné que nous n’existons pas » lâcha enfin Chef-des-Lutins à contre-cœur.

            « Et alors ? On s’en moque ! Venez et prenez plutôt de ces friandises ! » dit le Roi des Lutins en désignant la longue table couverte d’une nappe blanche et chargée de nourriture. Du raisin était servi sur des plateaux d’argent, avec des gâteaux de toutes les couleurs, ainsi que des pommes rouges que des Fillettes-Lutins avaient lustrées de leur tablier. Le Roi des Lutins promena un regard souriant et satisfait sur ses trésors inexistants. « Ne me dites pas que vous avez rêvé un mauvais monde ! »

            « Il ne s’agit pas de cela » dit Lutin-des-Combles en plissant encore ses yeux. « Seulement, vous savez, là-bas, c’était tout de même différent. Ici, tout se passe comme nous le souhaitons. Je me rappelle même ces petits gâteaux de toutes les couleurs. Je les ai vus un jour dans un livre de conte, je devais avoir quatre ans. C’est ma maman qui me les a contés, car je ne savais pas encore lire. Ils étaient exactement pareils. Et je désirais très fort qu’un jour, une fois dans ma vie, je puisse les goûter.

            « Mais alors, qu’est-ce que tu attends ? Je ne te comprends pas. Dévore-les tous ! N’en laisse pas une miette ! Nous en imaginerons d’autres demain si nous le voulons. »

            « Cela ne se passe pas comme ça » intervint Lutin-des-Tiroirs qui s’était contenté jusqu’alors de marcher en silence à la suite des autres. « Je connais ces grappes de raisin, moi aussi. Elles étaient accrochées au mur de ma chambre, encadrées sur un tableau peint. Tant que j’habitais là-bas, je les ai beaucoup regardées. Mais ici, sur ce plateau, bien qu’elles soient encore plus belles que sur l’image, elles ne me disent plus rien. »

            « Vous êtes vraiment compliqués ! Pas tant de chichis ! » s’exclama le Roi des Lutins, impatient, en tapant dans ses mains, car il était très content de son royaume de nulle part. « Ça ne vous est pas égal si nous existons ou pas ? Bien sûr que nous existons ! Et même autant de fois que vous le voulez ! »

            « Mais moi, je ne veux plus que tout se passe comme je veux. Quel ennui ! » pleurnichait Lutin-des-Tiroirs. Cependant, le Roi des Lutins lui intima, avec sa baguette, l’ordre de se taire.

            « Je ne veux rien entendre de tout cela ! » fit-il de nouveau de sa voix d’oisillon haut perchée, stridente, désagréable. Il devait sentir que cela me dérangeait, car avant que j’aie pu me boucher les oreilles, il redevint le vieux roi aimable.

            « Ici, tout doit se passer comme vous le désirez ! » affirma-t-il en jetant un regard circulaire sur  la salle du palais. Il eut un sourire bienveillant. Il me fit peur. « Là, tout est fait pour vous ! Regardez par exemple ces magnifiques horloges, taillées sur mesure. Vous avez vu son cadran ? Au Pays des Lutins, personne ne veut dormir l’après-midi. Nous avons donc laissé tomber l’après-midi. Immédiatement après le déjeuner, nous avons donc le soir. N’est-ce pas merveilleux ? Après une heure, viennent cinq, six, sept, huit heures. À la rigueur neuf.

            « Et alors à quelle heure viendra ma maman pour me chercher ? » demanda le tout petit Lutin-de-Poche qui avait grand, très grand besoin de sa maman.

            « Allons donc ! Pourquoi viendrait-elle ? Nous sommes très bien entre nous ! Il y a là plein de jeux : on peut grimper sur les clôtures, faire le guet depuis les fenêtres du beffroi, dormir jusqu’à midi — tout ce que vous voulez. Vous n’avez pas besoin non plus de faire vos devoirs, vous devenez instantanément intelligents — si vous le voulez. De toute façon, vous n’avez même pas besoin d’être intelligents, parce que vous obtiendrez tout sans travailler, il vous suffira d’y penser. Vous pouvez donc tranquillement rester bébêtes. Et désordonnés. Paresseux. Gloutons ! Toujours affamés !

            Lutin-des-Tiroirs mordit dans une poire. Il ne la trouvait pas bonne. Il ne voulait pas qu’elle soit bonne.

            « Ça ne marchera pas comme ça… » fit Chef-des-Lutins en faisant la moue. Il jeta un regard interrogateur sur  le Roi des Lutins qui lui fit un signe. Alors les murs de la salle du trône s’ouvrirent et de minuscules enfants lutins y entrèrent en courant, serrant dans leurs mains des cerceaux lumineux, des miroirs magiques, des boules de verre. Ils les jetèrent à nos pieds et disparurent.

            « Mais allez-y, jouez ! » dit le Roi des Lutins en souriant. Décontenancés,  nous regardâmes tous ces jouets à nos pieds.

            « J’ai sommeil. Raconte-moi une histoire ! » dit Lutin-de-Poche et il se blottit contre le Roi des Lutins qui lui caressa les joues.

            « Je ne peux pas te raconter des histoires, mon chéri, puisque c’est toi qui m’inventes ! Il faudrait que tu désires ne plus avoir besoin de contes, alors tu pourras rêver à ton aise ! Tu pourras même rêver que l’on te conte des histoires. Par exemple que le Roi des Lutins te raconte une histoire. Qu’en dis-tu ? »

            Lutin-de-Poche fronça le nez. Je connaissais bien ce visage. Il l’avait chaque fois que quelque chose ne lui plaisait pas du tout.

            « Ne vous occupez pas de vétilles ! » reprit Chef-des-Lutins. « Réfléchissez un peu à la vie que vous auriez ici. Rien n’y est impossible. Regarde un peu ! Je sais que tu fais collection de serviettes. » dit-il en s’adressant à Lutin-des-Tiroirs. « Tu veux sans doute en avoir le plus possible. Que dirais-tu si je t’en donnais tout de suite deux mille ? Ou trois mille. Tellement de serviettes que tu ne pourrais même pas les ranger dans tes tiroirs. Tu ne devrais pas alors perdre ton temps à les collectionner une à une. Tu les aurais toutes d’un seul coup. Tu pourrais jouer à ta guise ! Ou toi, Lutin-des-Combles, si tu voulais plus qu’un petit bout de gâteau, tu pourrais en avoir autant que tu es capable d’en manger. Lequel préfères-tu ? Celui à la crème ou celui au chocolat ? Tu deviendras un beau petit lutin grassouillet, si tu le souhaites. »

            « Je veux rentrer chez moi » marmonna Lutin-de-Poche d’une voix douce mais déterminée. Le Roi des Lutins et Chef-des-Lutins blêmirent en l’entendant. Je les distinguais à peine. Les maisons de sucre, les bancs de pain d’épice, les magnifiques horloges taillées sur mesure, les boules de verre, les cerceaux magiques, les abracadabras disparurent.

« Je veux rentrer chez moi » répéta Lutin-de-Poche en tapant du pied, et les autres de taper du pied.

            « Nous voulons rentrer ! » dirent-ils tout bas, mais d’une telle force que les murs se dilatèrent.

            Il n’y avait pas d’autre solution que de briser le sortilège en chacun d’eux. J’ai ainsi renvoyé Lutin-des-Combles dans ses combles, Lutin-des-Forêts dans sa forêt, Lutin des Caves dans sa cave et Lutin-de-Poche là, dans ma poche. Pour ce qui est du Roi des Lutins et de Chef-des-Lutins, je les ai laissés avec leurs tabourets d’or, glaives et maisons de pomme dans les contes pour qu’il reste quelque chose de nous.

            Lutin-de-Poche se mouchait bruyamment dans ma poche. Je le couvris de mon mouchoir si bien que seules ses oreilles en dépassaient.

            « Je crois en ton existence, petit lutin. Et tu as ta place ici, au Pays des Hommes où tu n’atteins pas les étagères élevées, où tu ne peux atteindre les poignées de porte qu’en te dressant sur la pointe des pieds. Je t’aiderai tant que tu ne mesureras pas au moins un mètre et demi à l’aune des lutins. Moi aussi, on m’a beaucoup aidée quand j’étais petite, en attendant que je sois grande et forte et que mes pieds dépassent de la couverture des livres de contes. J’ai fini par m’en sortir pour être là d’où je te raconte aujourd’hui ces histoires. Crois-le-moi, ce monde n’est pas si méchant que ça ! Et chaque fois que tu auras froid, je te couvrirai…

 

            « Tu me couvriras, moi aussi ? » demanda le petit lutin dans mon lit. Il ne portait pas son bonnet de lutin, mais il me regardait gentiment avec ses yeux de baie et avec son nez pointu, retroussé. Ses joues avaient juste la taille de mes paumes.

            Bien sûr, je le couvris. Et je lui apportai aussi un sirop magique sur sa table de nuit : au cas où il aurait soif dans son sommeil, qu’il puisse en boire à volonté. Pour qu’il ne se dise pas que, dans ce monde-ci on ne prend pas soin des enfants lutins.

            Puis je quittai sa chambre en silence, sur la pointe des pieds, pour éviter de le réveiller avec le bruit de mes ailes qui s’accrochent au montant de la porte…

 

Chapitre extrait de L’Anneau magique qui fait virevolter le monde de Zsuzsa Mirtse, traduit du hongrois par Agnès Járfás.

 

 

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